Fosses septiques et champs d'épuration
L'un des problèmes les plus courants auquel les experts du cabinet sont confrontés est lié à l'état des systèmes de traitement des eaux usées dans les résidences isolées. La réparation ou la mise en conformité de ces systèmes est très onéreuse et implique des travaux d'aménagements extérieurs importants.
Généralement les systèmes qui causent des problèmes après la vente sont ceux qui ont été mis en place entre 1980 et 1995, soit les systèmes avec un épurateur modifié.
Qui plus est ces systèmes, lors de leur mise en place initiale, ont obtenu l’aval de l’autorité compétence, c'est-à-dire le service des permis de la municipalité concernée.
Un épurateur modifié est un système de filtration qui a été peu utilisé avant qu’il soit autorisé par le ministère de l’Environnement lors de l’adoption du Q2-r8 le 9 juillet 1981.
C’est ce type de système qui est actuellement le plus populaire à la grandeur des régions rurales du Québec. Ces « épurateurs modifiés » ont presque tous été installés sur recommandation des autorités municipales.
Avant 1980, les us et coutumes sous l’égide du Règlement concernant les lieux d’aisances, puisards à eaux sales et égout, lequel a régi le traitement des eaux usées entre 1944 et 1981, avaient consacré l’implantation de l’un de deux systèmes de traitements des eaux sales.
Les usagers mettaient en place :
- soit un puisard, avec les problèmes qui s’y rattachaient,
- soit un système relativement complexe ou l’on observait un élément épurateur de grandes dimensions, similaire à l’épurateur classique actuel, pour le traitement des eaux sales. À cet épurateur de type classique était généralement jumelé, pour le traitement des eaux ménagères, un intercepteur de graisses se déversant dans un épurateur similaire à l’épurateur modifié actuel. Ce sont ces systèmes de haute qualité qui ont permis d’établir que la vie utile normale d’un système septique privé avait une vie utile de plus ou moins 40 ans.
Le grand avantages des systèmes de type « classique » est que la surface d’absorption des eaux usées est généralement trois fois plus grande que la surface d’absorption des « épurateurs modifiés ». Dans le cas d’une résidence de deux chambres à coucher, un épurateur classique requiert une superficie disponible de 120 m², alors que l’épurateur modifié ne requiert qu’une superficie disponible de 40 m². Les dimensions augmentent respectivement à 180 m² et 60 m² dès qu’une troisième chambre est ajoutée.
C’est cette réduction de la superficie disponible qui a permis aux municipalités rurales et semi-rurales de réduire la superficie des lots à bâtir, augmentant ainsi la densité de la population sur leur territoire.
La consommation domestique n’a pas diminué pour autant, au contraire elle s’est même amplifiée. On estime aujourd’hui que la consommation moyenne est de plus ou moins 90 gallons US par personne par jour, soit un estimé de 1 080 litres pour une résidence de 2 chambres à coucher selon le guide technique du ministère. À ce titre, un système de traitement, tel que celui observé, rejettera dans l’élément épurateur environ 395 000 litres (86 800 gallons) en un an.
Non seulement les sulfates de la lessive et des ablutions quotidiennes, en sus des eaux sales, contribuent à colmater graduellement le lit de drainage, mais ce volume de rejet, jumelé à la densité urbaine, relève graduellement le niveau de la nappe souterraine ainsi que la teneur en eau des sols au périmètre des immeubles et résidences. C’est pourquoi l’expérience des dernières années tend à démontrer que la vie utile des « épurateurs modifiés » n’est que de 12 à 15 ans.
On notera également que de nombreux épurateurs ne respectent pas le dégagement minimal de 90 cm (3 pieds) entre la sous-face du lit de gravier et la nappe d'eau souterraine ou la couche imperméable, ce qui contribue également à une saturation prématurée du système.